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Chez le docteur

Tekst: Vincent Hyspa

Le petit père Combes s'en va chez le docteur :
"Ah! docteur, je suis bien malade!
J'ai, comment vous dire, l'estomac gazouilleur
Comme un vieux siphon d'limonade,
Enfin j'ai quelque chose là
Qui ne passe pas... Quéqu'chose qui n'passe pas.
Le docteur fait : Mais dites-moi...
N'est-ce pas un projet de loi ?

 

Voyons, r'prit le docteur, avez-vous un moment ?
De vous asseoir prenez la peine.
Ça n'sera pas long, pour voir c'qu'y a dedans
Je vais vous ouvrir l'abdomen.
-Hé ! fit Combes, attendez, morbleu !
I'm'semble docteur, que ça va déjà mieux...
Puis, vous savez, j'suis pas curieux,
N'vous dérangez pas pour si peu.

 

Laissez, dit le docteur, n'vous occupez donc pas,
Je fais ça comme on vide un litre,
Puis je suis en train, ce matin j'ai déjà
Ouvert plusieurs douzaines d'huîtres.
N'ayez pas peur, vous n'sentirez
Absolument rien, j'vais vous boucher l'nez,
Tous ça sera proprement fait,
Et plus vite qu'un porte-monnaie !

 

Là-dessus, il opère, il regarde et il dit :
"Jusqu'ici vous n'avez pas de chance
De maladie de foie, mais quant à la phtisie,
C'est couru, galopé d'avance.
Dans vos bronches, ah ! quel vent du Nord !
Ça fait courant d'air avec le corridor ;
Vos poumons semblent respirer
Autre chose que la sainteté !...

 

Ah ! voici le cœur, dame, il n'est pas très grand,
Je pourrais le mettre dans ma poche.
Tiens ! vous le portez, ça c'est très élégant,
Crânement sur l'oreillette gauche.
Il semble atteint en vérité
D'une par trop grande sensibilité,
Ça doit joliment vous gêner,
je crois bien qu'il faudra l'enlever.

 

Oh ! ça c'est curieux,vous vous êtes foulé
La rate ! mais le diable m'emporte !
Comment avez-vous donc pu vous dévisser
Tout seul la crosse de l'aorte ?
Ah ! vous êtes un fameux lapin
Parbleu ! je I'vois bien là, d'l'autre côté du rein,
Vous devez être fort, mon garçon,
Mais là très fort... sur la boisson !

 

Voyons donc ce ventre... il est joliment creux...
Son état... (mais restez tranquille !
Ah mon pauvre ami, ce qu'vous êtes chatouilleux!)
Son état, dis-je, est fort débile.
Votre intestin grêle, vraiment,
N'a pas le sourire, il n'est pas engageant ;
Entre nous, je n'ai jamais vu
Un intérieur plus mal tenu.

 

Ah ! les sales boyaux! Mais quelle belle occasion
Pour vous, et vraiment peu loisible,
De dire bonjour à votre vieux côlon,
En ce moment il est visible...
(Mais n'vous trémoussez pas comme ça,
Vous avez fait choir mon lorgnon dans le tas,
Si je n'le retrouve pas là-dedans
Vous le paierez en supplément.)

 

Mais qui disait donc qu'vous aviez d'l'estomac ?
Le vôtre m'a l'air d'être en bombe,
Je ne le vois pas. Regardez donc plus bas,
S'écrie une voix d'outre-Combes.
Je l'tiens, dit le docteur, pardon !
Il est rudement bas, il est sous vos talons.
Ah ! nom d'un chien qu'il est usé,
Faudra le faire ressemeler.

 

Mais attendez donc! grands dieux! qu'est-ce que j'y vois ?
Une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept fèves !
Petit cachottier, vous pouviez être roi!
Mais plus modestes sont vos rêves.
Qu'est-ce encor ? une gomme pour crayon,
Une pièce du Pape... c'est ça qui doit être bon...
Naïf, avez-vous pu penser
Un instant qu'elle allait passer ?

 

Tout ça n'sera rien, dit l'docteur ayant r'mis
Toutes ces choses à leur place,
Ah ! voyons la langue... pas trop sale... Aujourd'hui
Ne buvez que du Clos Wallace...

 

Au fait, revenez d'main en passant
Que j'vous ouvre le crâne, y a peut-être quéqu'chose dedans.
Mais nettoyez-le, grattez-le,
J'veux pas y trouver un cheveu.

 

 

 

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Bij de dokter

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De oude man Combes gaat naar de dokter.
"Oh, dokter, ik ben echt ziek!
Mijn maag  - hoe zal ik het zeggen? - borrelt
als een flesje oude limonade.
Kortom, ik heb iets daarbinnen
dat niet overgaat ... Iets dat gewoon niet overgaat. “
De dokter zegt: "Vertel me ...
Is het iets met de stoelgang?
 
"Even kijken,” ging hij verder, "heeft u even?
Gaat u zitten."
Het zal niet lang duren om te zien wat daarbinnen is.
Ik ga je buik openen."
"Hé!" zei Combes, "wacht eens even, potjandrie!
Ik geloof, dokter, dat ik me al beter voel ...
En weet u, ik ben zo niet benieuwd.
Maak u niet zo druk om zo’n kleinigheidje."
 
Kom, kom, zegt de dokter, “maakt u zich geen zorgen!
Voor mij is het zo simpel als een fles ledigen,
en ik ben op stoom: vanmorgen heb ik al
meerdere oesters geopend.
Wees niet bang, je voelt er
helemaal niets van. Ik ga je neus dichthouden.
Alles zal gladjes verlopen,
en sneller dan je je portemonnee kan trekken!"
 
Daarmee begint hij de operatie, hij kijkt en zegt:
"Tot nu toe heeft u toevallig geen
leverziekte, maar als u blijft drinken
is het zeker dat ie achteruitholt.
[ . . . ]

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