Deux Poèmes de Verlaine

Le Chevalier Malheur op. 34 no. 2

Tekst: Paul Verlaine

Bon chevalier masqué qui chevauche en silence,
Le Malheur a percé mon vieux cœur de sa lance.

 

Le sang de mon vieux cœur n'a fait qu'un jet vermeil,
Puis s'est évaporé sur les fleurs, au soleil.

 

L'ombre éteignit mes yeux, un cri vint à ma bouche
Et mon vieux cœur est mort dans un frisson farouche.

 

Alors le chevalier Malheur s'est rapproché,
Il a mis pied à terre et sa main m'a touché.

 

Son doigt ganté de fer entra dans ma blessure
Tandis qu'il attestait sa loi d'une voix dure.

 

Et voici qu'au contact glacé du doigt de fer
Un cœur me renaissait, tout un cœur pur et fier

 

Et voici que, fervent d'une candeur divine,
Tout un cœur jeune et bon battit dans ma poitrine !

 

Or, je restais tremblant, ivre, incrédule un peu,
Comme un homme qui voit des visions de Dieu.

 

Mais le bon chevalier, remonté sur sa bête,
En s'éloignant, me fit un signe de la tête

 

Et me cria (j'entends encore cette voix) :
« Au moins, prudence ! Car c'est bon pour une fois. »

 



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De Ruiter van Wee

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Goede gemaskerde ruiter die in stilte rijdt,
Wee heeft mijn oude hart doorboord met zijn lans.

 

Het bloed van mijn oude hart spoot rood op
en droogde toen op de bloemen, in de zon.

 

De schaduw verblindde mijn ogen, een kreet ontsteeg mijn lippen,
en mijn oude hart stierf in een wrede huivering.

 

Zo was het toen de Ruiter van Wee naderde
en afsteeg en me aanraakte met zijn hand.

 

Zijn vinger in de  ijzeren handschoenen kwam in mijn wond,
terwijl zijn harde stem zijn wet uiteenzette.


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