I
Au pays où se fait la guerre
Mon bel ami s'en est allé ;
Il semble à mon cœur désolé
Qu'il ne reste que moi sur terre !
En partant, au baiser d'adieu,
Il m'a pris mon âme à ma bouche.
Qui le tient si longtemps, mon Dieu ?
Voilà le soleil qui se couche,
Et moi, toute seule en ma tour,
J'attends encore son retour.
II
Les pigeons sur le toit roucoulent,
Roucoulent amoureusement ;
Avec un son triste et charmant
Les eaux sous les grands saules coulent.
Je me sens tout près de pleurer ;
Mon cœur comme un lis plein s'épanche,
Et je n'ose plus espérer.
Voici briller la lune blanche,
Et moi, toute seule en ma tour,
J'attends encore son retour.
III
Quelqu'un monte à grands pas la rampe :
Serait-ce lui, mon doux amant ?
Ce n'est pas lui, mais seulement
Mon petit page avec ma lampe.
Vents du soir, volez, dites-lui
Qu'il est ma pensée et mon rêve,
Toute ma joie et mon ennui.
Voici que l'aurore se lève,
Et moi, toute seule en ma tour,
J'attends encore son retour.
I
Naar het land waar oorlog woedt
Is mijn knappe vriend gegaan.
Het lijkt in mijn verlaten hart
Alsof ik alleen op aarde ben!
Bij het afscheid heeft hij met zijn kus
Mijn ziel uit mijn mond gehaald.
Waar blijft hij zo lang, mijn God?
Daar gaat de zon al onder,
En ik, helemaal alleen in mijn toren,
Wacht nog steeds op zijn terugkeer.
II
De duiven op het dak koeren,
Koeren verliefd;
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