Mirages

no. 3. Jardin nocturne

Tekst: Renée de Brimont, Mme la Baronne

Nocturne jardin tout empli de silence,
Voici que la lune ouverte se balance
En des voiles d'or fluides et légers ;
Elle semble proche et cependant lointaine...
Son visage rit au coeur de la fontaine
Et l'ombre pâlit sous les noirs orangers.

 

Nul bruit, si ce n'est le faible bruit de l'onde
Fuyant goutte à goutte au bord des vasques rondes,
Ou le bleu frisson d'une brise d'été,
Furtive parmi des palmes invisibles...
Je sais, ô jardins, vos caresses sensibles
Et votre languide et chaude volupté !

 

Je sais votre paix délectable et morose,
Vos parfums d'iris, de jasmins et de roses,
Vos charmes troublés de désirs et d'ennui...
Ô jardin muet ! -- L'eau des vasques s'égoutte
Avec un bruit faible et magique... J'écoute
Ce baiser qui chante aux lèvres de la Nuit.

 

xx

Nachtelijke tuin

xx

Nachtelijke tuin vervuld met stilte,
daar waar zich de volle maan
in lichte en goudbewerkte sluiers wiegt;
ze lijkt dichtbij en toch ver weg ...
haar gelaat lacht in het hart van de bron,
en schaduwen verdwijnen tussen de donkere bomen.

 

Geen geluid, het zij dan het zachte ruisen van een golfje
dat over de rand van de ronde bekkens drupt,
of het blauwe rillen van een zomerbriesje,
dat heimelijk tussen onzichtbare palmen waait ...
Ik ken, o tuinen, jullie gevoelige strelingen
en jullie lome en warme zinnelijkheid!

 

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