Nahandove, ô belle Nahandove!
L'oiseau nocturne a commencé ses cris,
la pleine lune brille sur ma tête,
et la rosée naissante humecte mes cheveux.
Voici l'heure: qui peut t'arrêter,
Nahandove, ô belle Nahandove!
Le lit de feuilles est préparé;
je l'ai parsemé de fleurs et d'herbes odoriférantes;
il est digne de tes charmes.
Nahandove, ô belle Nahandove!
Elle vient. J'ai reconnu la respiration
précipitée que donne une marche rapide;
j'entends le froissement de la pagne qui l'enveloppe;
c'est elle, c'est Nahandove, la belle Nahandove!
Reprends haleine, ma jeune amie;
repose-toi sur mes genoux.
Que ton regard est enchanteur!
Que le mouvement de ton sein est vif et délicieux
sous la main qui le presse!
Tu souris, Nahandove, ô belle Nahandove!
Tes baisers pénètrent jusqu'à l'âme;
tes caresses brûlent tous mes sens;
arrête, ou je vais mourir.
Meurt-on de volupté,
Nahandove, ô belle Nahandove?
Le plaisir passe comme un éclair.
Ta douce haleine s'affaiblit,
tes yeux humides se referment,
ta tête se penche mollement,
et tes transports s'éteignent dans la langueur.
Jamais tu ne fus si belle,
Nahandove, ô belle Nahandove! [...]
Tu pars, et je vais languir dans les regrets et les désirs.
Je languirai jusqu'au soir.
Tu reviendras ce soir,
Nahandove, ô belle Nahandove!
Nahandove, o mooie Nahandove!
De vogel van de nacht slaakt haar kreten,
de volle maan schijnt boven mijn hoofd,
en de eerste dauw bevochtigt mijn haar.
Dit is het moment: wie houdt je tegen,
Nahandove, o mooie Nahandove!
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