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Histoires naturelles

Le cygne

Tekst: Paul Morand

Il glisse sur le bassin, comme un traîneau blanc,
de nuage en nuage. Car il n'a faim que des nuages floconneux
qu'il voit naître, bouger, et se perdre dans l'eau.

C'est l'un d'eux qu'il désire. Il le vise du bec,
et il plonge tout à coup son col vêtu de neige.

Puis, tel un bras de femme sort d'une manche, il retire.

Il n'a rien.

Il regarde : les nuages effarouchés ont disparu.

Il ne reste qu'un instant désabusé,
car les nuages tardent peu à revenir, et,
là-bas, où meurent les ondulations de l'eau,
en voici un qui se reforme.

Doucement, sur son léger coussin de plumes,
le cygne rame et s'approche...

Il s'épuise à pêcher de vains reflets,
et peut-être qu'il mourra, victime de cette illusion,
avant d'attraper un seul morceau de nuage.

Mais qu'est-ce que je dis ?

Chaque fois qu'il plonge, il fouille du bec
la vase nourrissante et ramène un ver.

Il engraisse comme une oie.

.

De zwaan

.

Hij glijdt op het waterbekken, als een witte slee,
van wolk naar wolk. Want hij heeft trek in de pluizige wolken die
hij geboren ziet worden, zich bewegen, en in het water verdwijnen.

Hij wil er een van het water grijpen. Hij legt aan met zijn snavel,
en dompelt eensklaps zijn sneeuwwitte hals onder.

Dan, als een vrouwenarm uit een mouw, komt hij weer boven.

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