Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé

Éventail

Tekst: Stéphane Mallarmé

Ô rêveuse, pour que je plonge
Au pur délice sans chemin,
Sache, par un subtil mensonge,
Garder mon aile dans ta main.

Une fraîcheur de crépuscule
Te vient à chaque battement
Dont le coup prisonnier recule
L'horizon délicatement.

Vertige ! voici que frissonne
L'espace comme un grand baiser
Qui, fou de naître pour personne,
Ne peut jaillir ni s'apaiser.

Sens-tu le paradis farouche
Ainsi qu'un rire enseveli
Se couler du coin de ta bouche
Au fond de l'unanime pli.

Le sceptre des rivages roses
Stagnants sur les soirs d'or, ce l'est
Ce vol blanc fermé que tu poses
Contre le feu d'un bracelet.

.

Waaier

.

O dromer, dat ik moge duiken
in pure ongebaande vreugde,
weten, hoe door subtiele misleiding,
mijn vleugel in jouw hand te houden.

Een koelte van schemering
komt tot je bij elke hartslag
waarvan het gevangen kloppen
de horizon voorzichtig doet wijken.

Duizeligheid! Hier beeft
de ruimte als een grote kus
[ . . . ]

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